La pierre
Au commencement…
Pour Christophe Le Baquer, au départ, la pierre, c’était juste des cailloux dans les poches au retour des promenades et puis un jour, parce que la vie le propose, une aventure extrême dans le granit et la sculpture monumentale.
Cela a donc commencé à Carnoët, un endroit perdu du centre Bretagne où une association confie à une poignée d’artistes la réalisation de géants de pierre (en moyenne 4m de haut pour environ 15 tonnes). Dans la Vallée des Saints, chaque année, les artistes disposent d’un mois pour réaliser la statue d’un des migrants qui furent à l’origine mythique de la Bretagne. Un travail herculéen auquel s’est attelé Christophe. Il a ainsi fait naître Riwanon en 2016, Tangi en 2017, Paban en 2018, et Ewen en 2019.
L’aventure se transforme
Christophe Le Baquer décide alors de stopper sa contribution à La Vallée des Saints. “Malgré cela, le travail de la pierre s’est imposé à moi, presque à mon corps défendant, confie-t-il. La pierre m’appelle de plus en plus intensément et me permet de développer naturellement l’intime appel sauvage qui vibre en moi depuis toujours. Je sens une passerelle puissante entre ma peinture et la sculpture que j’aborde comme le dessin, simple et libre.”
Il travaille désormais sur commande à l’unique condition qu’on le laisse toute liberté sur le thème discuté et accepté. Alors, il redécouvre le plaisir enfantin de faire ce qui le traverse. Tout simplement.
C’est ainsi qu’apparaissent les Téki?, que prennent forme Adam & Eve ou Picou, fils de son père. Quand il n’est pas dans son atelier de Ploumanac’h, Christophe Le Baquer sculpte le granit des carrières de La Clarté. “Je suis le dernier sculpteur à perpétrer cette tradition,” observe-t-il.
Et parfois encore, Christophe prend une chute de sculpture, la travaille sans réfléchir, va juste dans l’esprit de la nature et trouve une forme de galet, à moitié brute, à moitié travaillée. Il la met en lumière et c’est tout. Et c’est une lampe.